Le début des hostilités se fera ainsi avec les bordelo-turinois JC Satan. La formation punk garage réussit toujours à cracher le feu des enfers. On ne sait quel démon les possède mais pour une première partie, on ne pouvait pas espérer plus gras : Noisy, presque hardcore, bluesy, sauvage, intense et furieux, on continue à admirer ce déluge sonore diablement efficace.
Puis arrive Ty Segall, le petit génie du rock garage actuel, peut être même un nouveau dieu vu l’amour du rock qu’il apporte à l’assemblée réunie ce soir. Et à l’image de son dernier double album, « Manipulator » sorti fin août, il va nous montrer l’étendue et toutes les facettes de son talent pendant une messe endiablée d’au moins 1h10 quasi sans interruption. Rien que ça !
Avec Ty Segall, on déguste et on admire sa passion pour le rock garage avec pédale fuzz dans le rouge, la pop psyché, la folk music et le glam rock sexy. En passant à la moulinette ses influences déjà explorées sur ses multiples disques (Nirvana, The Stooges, Black Sabbath, John Lennon, …), et dorénavant The Kinks (sur le titre Manipulator qui ouvre son album), David Bowie (avec Mister Main, mais aussi les parties vocales de The Singer, sur des arpèges à la Steve Cropper pour Otis Redding), Marc Bolan & T. Rex (The Feels) et même The Rolling Stones (Green Belly) qui se retrouvent parfaitement digérées sur « Manipulator », on a droit à une avalanche de titres très frais. La nostalgie n’a pas sa place ici, c’est une renaissance qui a lieu sous nos yeux. Même ses anciens morceaux joués ce soir en sortent grandis.
Du début à la fin, on sent bouillonner l’énergie et l’inspiration d’un artiste en état de grâce, des frissons nous parcourent l’échine, on headbangue à l’insu de notre plein gré, en arborant un large sourire béat devant cette fosse s’étant transformée en manège à slam plein de sueur… Un concert de Ty Segall, ça vous électrocute instantanément en vous injectant une forte dose d’énergie positive !
Mais Ty ne serait rien sans ses apôtres, ses excellents musiciens, de la sexy Emily Rose Epstein, qui saccage son kit de batterie avec classe, à Mikal Cronin délivrant lignes de basse sur lignes de basses avec une précision fatale sans oublier Charles Moothart, qui, quant à lui, ose jeter plus d’huile sur le fuzz.
Quoi qu’il en soit, en un peu plus d’une heure, rappels incandescents compris, après nous avoir prodigué ses bonnes ondes, Ty Segall a fait montre d’un démoniaque potentiel pour mettre le feu et rendre heureux au plus haut point les fans de rock garage qui n’avaient pas raté ce rendez-vous … La messe est dite, vivement la prochaine !
Crédits photo : Cédric Oberlin

























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