Festival Beauregard 2014 | Caen | Troisième Jour

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On enfile les chaussures et on prend la route vers le château de John pour le 3ème et dernier jour où nous attend une programmation dense et prometteuse, sous un ciel qui laisse entrevoir un soleil encore timide mais qui ne tardera pas à nous rejoindre .

Il est 16h et les festivaliers déjà nombreux sont installés sur le sol à peine sec de la veille profitant des rayons de soleil et des mélodies de Bess.

A peine le temps de découvrir les Britanniques, nous nous dirigeons vers la scène B où Portier Dean nous embarque au son folk de la guitare. On se laisse porter par la voix grave et profonde du chanteur, qui n’est pas sans nous rappeler un certain Herman Dune tant physiquement que vocalement. Une jolie surprise que nous a réservé là le festival avec la découverte de ce trio qui annonce une belle journée où les guitares sont à l’honneur. Le chanteur, ancien bénévole du festival et qui semble sincèrement ému d’être présent, remercie encore une fois le public venu et on enchaine sur la grande scène.

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Direction la Californie, casquette John Deer, chemise de bûcheron et salopette éliminée, Seasick Steve est un homme qui a de la bouteille et pas seulement celle de vin rouge qui lui tient compagnie pendant le concert! Le vieux baroudeur du blues-rock nous fait vibrer avec ses guitares bricolées de bric et de broc, accompagné de son batteur qui tape sur les cymbales d’une batterie qui semble avoir fait la guerre. Malgré le caractère assez emblématique du personnage, une bonne partie du public découvre ce soir ce drôle de barbu de plus de 60 ans et sa musique simple, sans chichi et diablement efficace. On regrettera que le timing ne laisse pas la place à un rappel, eux aussi, et pour compenser c’est avec le sourire chaleureux et des yeux malicieux qu’ils descendent dans la fosse saluer leur public. Comme quoi on peut avoir la classe même en salopette!

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18h05, les festivaliers sont au rendez-vous pour Yodélice, avec son look hyper travaillé le beau-gosse Maxim Nucci séduit son public. Musicalement le show tient la route et le public semble satisfait. On aurait apprécier un peu plus de simplicité de la part de l’artiste, ce qui n’aurait rien ôté à la qualité musicale du spectacle voir l’aurait peut-être rendu plus digeste pour les moins convaincus.

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C’est sous un ciel bleu et sans nuage que s’installe Agnès Obel, pour l’occasion elle est entouré d’un trio de cordes qui ajoute encore plus de puissance et profondeur à ces morceaux, condition presque indispensable pour le lieu et l’occasion. Moment de grâce au milieu de toutes ces guitares, elle nous enchante avec ses mélodies de piano emplies de poésie et sa voix limpide, certains s’assoient pour mieux apprécier cette instant de volupté quand d’autres vont déjà s’installer pour la suite sur la scène B.

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Après le calme et la retenue d’Agnès Obel, c’est le collectif Londonien Breton qui s’illustre par son électro-pop bien caractéristique. Le chanteur, manifestement heureux d’être parmi nous contamine le public de son énergie et sa bonne humeur. Pas de doute, ces cinq là sont fait pour la scène, et le chanteur à défaut d’être breton (et français) manie plutôt bien la langue de Molière. Ils mettent le feu au public et nous font danser sur leurs tubes de Edward the Confessor en passant par Envy pour finir sur la très belle et mélancolique Fifteen Minutes.

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Compositeur, producteur, musicien, chanteur, le charismatique et talentueux Damon Albarn, suscite toujours autant de fébrilité de la part du public. Il nous a présenté une bonne partie des titres de son dernier album Everyday Robots, entrainant avec lui toute la foule présente et sans oublier de faire un clin d’œil à ses anciennes formations Blur, Gorillaz et The Good, The Bad and the Queen. L’artiste, un peu désolé de n’avoir qu’une heure sur la scène n’hésite pas à descendre dans la fosse pour communier au maximum avec le public, au grand damne du personnel de sécurité. Le concert restera l’un des temps forts du festival pour beaucoup.

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C’est au tour de John Butler Trio de prendre place, dans la foulée de Damon Albarn, le public est déjà bien présent alors que résonne encore au loin Clint Eastwood de Gorillaz. Après quelques courtes minutes d’attentes le trio australien arrive sur scène, accueilli chaleureusement par les festivaliers. Le concert démarre avec Don’t Wanna See Your Face de l’album April Uprising. Quelques chansons plus tard la foule bien réchauffée, les deux musiciens laisse John Butler seul au commande de son fameux Ocean, toujours aussi impressionnant. Il se dégage quelque chose sur la scène B qui décide une grande partie du public à rester jusque la fin avec le trio, quitte à courir pour ne pas rater le début des Pixies. On en redemande !!

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La fin approche et pour finir en beauté c’est accompagné des Pixies que le festival refermera ses portes. A peine redescendu de John Butler Trio, Franck Black accueille son public et dès les premières notes, on se dit que la fin de soirée sera sous le signe du gros son. Enchainant les titres sans donner de répit à ses fans, les Pixies mettent le feu au château de John, un moment Dantesque que les fans et la foule sur place auront su apprécier. Les plus jeunes pourront dire qu’ils y étaient, les plus anciens auront pu voir le groupe qui après une séparation et une re-formation compliquée c’était fait très rare dans nos contrées. On a hâte de voir la suite définitivement relancé pour encore de belles années rock.

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On a aimé : La programmation qui est allée crescendo jusqu’au dimanche, pour finir en apothéose.
Le site, magnifique et très agréable.
La diversité des stands de nourriture et même de la bière artisanale !
Les bénévoles au top tout au long du weekend, bravo.

On a moins aimé : L’enchainement un peu rapide entre les deux scènes, forçant les festivaliers à quitter les concerts avant la fin, laissant bien souvent les groupes finir avec une bonne moitié du public en moins. Pas cool.
La gestion des photographes un peu « compliquée » et qui empêche de travailler correctement.

 

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Une pensée à tous les intermittents et ceux qui contribuent à la magie de la musique et de la scène, Tous Mobilisés !
Koordination Intermittents Calvados
Soutien Aux Intermittents

Texte : Julie Gautier
Photos : Gwendal Le Flem

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A propos de l'auteur

Image de : Gwendal, 32ans de Rennes. Photographe professionnel, je travaille aussi bien dans l’événementiel comme avec les Transmusicales ou ArtRock que dans la communication via les bibliothèques de Rennes ou des agences de communication. Fan de musique et plus particulièrement de la scène rock, mes goûts vont de John Butler Trio à System Of a Down en passant par Rone et Sigur Ros. Je donne également de mon temps à des associations de photographie.

4 commentaires

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  1. 1
    le Mardi 8 juillet 2014
    yodelice a écrit :

    Bonjour Julie Gautier,

    je viens de lire ton report , et je suis forcement déçu que tu es trouvé mon show « indigeste » moi qui est passé un si bon moment à jouer la bas…
    mais surtout explique moi « look hyper travaillé »?????!!??? , je n’etais ni maquillé ,ni costumé , je porte le chapeau que je porte tout les jours ..
    « Manque de simplicité « ?! alors ca c’est la première fois que l’on rerpoche ca de l’un de mes show.
    bon tu l’auras compris je reste un peu dubitatif devant tes critiques mais surtout je les trouves superficiels et incomplete .. en fait je trouve ta critique à l’image de ce que tu reproches à ma performance ..
    j’

  2. 2
    le Mardi 8 juillet 2014
    yodelice a écrit :

    tiens moi au jus !

    Yodelice

  3. 3
    le Mardi 8 juillet 2014
    Justine a écrit :

    Seulement 4 lignes sur Yodelice et pourtant un si grand nombre d’aberrations … Quand je lis cet article, je n’ai vraiment pas l’impression d’assister aux mêmes shows de Yodelice… En toute objectivité, je ne comprends pas l’évocation du look « hyper travaillé » de Maxime. Maxime était on ne peut plus naturel et effectivement, il est beau gosse, c’est un fait.
    Mon avis c’est que le show ne tient pas seulement la route, il déboîte !!
    Mais surtout, ce qui me fait le plus réagir ici, c’est ce qui est écrit à propos du manque de simplicité de l’artiste… Sans explications…
    Franchement, cette critique n’est que le reflet d’une ignorance totale de Yodelice…
    Je suis l’évolution de ce groupe depuis 2010, c’est d’ailleurs pour cette raison que je suis tombée sur cet article. Et c’est justement entre autres la simplicité qui m’a fait aimer ce groupe…

    A bon entendeur.

  4. 4
    Gwendal Le Flem
    le Vendredi 11 juillet 2014
    Gwendal Le Flem a écrit :

    Bonjour à tous les deux,
    Tout d’abord, il me parait essentiel de préciser que ce report n’est que mon simple point de vue de cette journée et qu’en aucun cas je ne prétends parler au nom de tous les festivaliers présents dans le public.
    Justine, n’étant pas convaincue du concert de Yodélice, je n’ai pas écrit plus de 4 lignes en effet, bien m’en a pris car sinon c’est encore plus d’aberrations que tu aurais du lire.
    En ce qui concerne le « look hyper travaillé », je n’y vois pas là de terme péjoratif. Chaussures vernies, Perfecto en cuir noir, jean noir, chapeau, crayon noir sous les yeux. En effet c’est pour moi un look travaillé, mon commentaire n’est cependant pas plus dévalorisant que lorsque je parle de la salopette en jean et la casquette John Dear de Seasick Steve.
    Yodélice, je ne me souviens pas avoir qualifié le show de « superficiel et incomplet » comme tu le dis dans ton commentaire. J’ai bien souligné que le public m’a semblé apprécier le show et que la qualité musicale était là.
    Quand à la simplicité : Maxim Nucci raconte lui-même dans ses interview jouer sur scène un personnage (Yodélice) de l’ordre du fantasmagorique et de l’univers du rêve.
    Pour ma part, je ne garde pas un souvenir mémorable de ce concert, mais et je terminerais en ajoutant heureusement que nous n’avons pas tous les mêmes avis sur cette terre ou bien la vie serait un peu ennuyeuse !…
    Julie

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