This Will Destroy You + Lymbyc Systym | le Petit Bain | 05.09.2014

Un troisième album qui se trouve, vu les morceaux joués ce soir, peut-être un poil plus brutal dans la forme, même si l’on reconnaît pleinement leur style, s’inscrivant sans grande révolution dans la discographie des texans. Car la musique des américains scintille comme une pluie de lumière, s’impose comme un sourire, relève la tête au sein même d’un maelström. Ce genre de mélodies qui s’exposent et s’étendent jusqu’à l’infini, jusqu’à se rencontrer et rebondir sur une multitude d’échos rassurants, de vallées chaleureuses, de parois rocailleuses. This Will Destroy You évoque ces espaces grandioses, où la lumière règne par gigantesques éclaboussures, où l’espace sonne comme de l’or aux oreilles, où l’atmosphère resplendit et brille comme la mer au soleil. Cela cause sans cesser de ces moments clés, ces serrements de gorges, ces yeux grands ouverts, cette massive prise de conscience qui s’abat comme un bourreau, qui exige une décision, qui demande une ordonnance.

Alors certes, on peut y voir de faciles mélodies, hymnes à une mélancolie qui n’existe pas, une vision faussée de la réalité, là où il est aisé de faire naître de naïves et suaves émotions, qui s’emportent avec un recueillement parfois trop policé, trop vain. This Will Destroy You n’invente rien, remet à plat avec application la méthode des aînés, mais maîtrise le mérite de le faire bien, proprement. Ils privilégient d’ailleurs les titres les plus évidents : seul un morceau de Tunnel Blanket sera joué, le reste naviguant principalement entre le sans titre et le dernier album fraîchement sorti. Fondamentalement, les morceaux, sur scène, ne changent pas. La ligne de conduite reste la même, la plus-value live n’apporte rien, mais pour de longues envolées lyriques comme celles-ci, cela importe peu. La restitution des morceaux est efficace, nette, sans bavures, c’est exactement ce qu’on leur demande et ils le font à la perfection.

Excellent concert des texans, donc. Leurs bons potes de Lymbyc Systym assurait l’ouverture de la soirée, duo dans la veine d’un Mogwai dernière période mais dont les bandes pré-enregistrées gâchaient un peu le plaisir du live.

Crédit photo: Christophe Van Damme

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