NACH : La clef des chants

Qu’on se le dise, cet album n’est pas rose bonbon pour autant. La pochette permet de se faire une idée : le noir domine, et Nach se tient, fière et conquérante, parmi les lettres multicolores de son nom de scène. De couleurs vives sans être tape-à-l’oeil pour autant, ce disque est une véritable palette de rythmes, de mélodies et d’émotions.

Anna est à la fois auteure, compositrice et interprète. A ces qualités indéniables, Nach ajoute celle de multi-instrumentiste puisqu’elle est aussi pianiste, bassiste et batteuse. Vous avez probablement déjà entendu deux de ses titres, Cœur de pierre et Je suis moi, dont les clips sont disponibles sur la toile.

Avec ces douze chansons, Nach se présente sous différentes facettes, en paroles comme en musique. Le disque permet de voyager de la mélancolie ternaire de Je te veux jusqu’à la douceur de T’es haut, en passant par la fragmentation des rythmes de Lève-toi, ou les hypnotiques sons synthétiques de Love .

Comme une grande elle a tout écrit seule, ce qui ne l’a pas empêchée de s’entourer. Elle a ainsi collaboré avec son frère Joseph Chedid (Je suis moi), Fabien Cahen (T’es haut, Ce qu’ils deviennent) ou encore Orelsan (Ce qu’ils deviennent). De la même façon, elle a co-réalisé le disque avec Marlon Bois, et confié l’artwork à Jeanne Frenkel, son double de l’image.

Le résultat est très personnel. Juste là conforte la proximité qu’elle a instauré depuis le début de l’écoute, lorsqu’elle adresse à son auditeur des conseils bienveillants en employant la deuxième personne du singulier (« quand le vent emporte les couleurs efface les mots, ferme les yeux »), sur des rythmes ensoleillés. Le procédé est le même avec Âme mélodique : « écoute-la, danse avec elle, elle joue pour toi, ton âme mélodique ». Enfin, elle se confie sans masque et sans artifice sur Chante encore, en guitare voix, agrémenté de légères nappes mélodiques.

À chaque chanson, le public s’identifie et s’attache. Car Anna Chedid traite de sujets à la fois personnels et universels tels que les peines de cœur, l’oppression des canons de beauté (Je suis moi), ou encore de son environnement (la chanson dédiée à Paris - Oh oui je t’aime).

Il est facile de se laisser séduire par Nach tant sa voix envoûte, tant les chœurs oniriques hypnotisent, tant les mélodies et les rythmes entraînent.

Avec cet album éponyme résolument pop et solaire, Nach nous sort de la grisaille et s’offre la clef des champs.

Si les sceptiques ne sont pas convaincus, dans la famille Chedid nous demandons Anna, pariant qu’avec cet album complet, elle saura se faire une place sur le devant de la scène.

Remerciements : Nina - Polydor
Crédit photos : Audoin Desforges / Margaux Shore

A propos de l'auteur

Ma Non Troppo : Etudiante en cinéma, musicienne de chambre, chanteuse de salle de bain, humoriste de placard, voyageuse par procuration, photographe amateur au regard amusé, monteuse intransigeante. J'ai un gros souci avec la couleur rouge et j'ai toujours un truc dans les cheveux. Oh, Boy! Manon, mais pas trop. *Twitter *Galerie