Les Lignes Droites ouvrent la soirée avec un rock blues très sentimentaliste chanté en français. Les textes noirs, remplis de colère plus ou moins contenue, et le rythme globalement lent imposé par la voix pesante nous amenent à penser à un hybride intéressant entre Noir Désir et Fauve. Nous avons grandement apprécié les différentes ambiances qui ont pu être tissées au fil de leur performance même si nous n’étions franchement pas vraiment dans le coeur de cible, les textes nous laissant relativement de marbre. Avis aux vrais amateurs de chanson française.
Une fois les guitares rangées, arrive sans traîner Shannon Wright sans son groupe, cette fois-ci. Sa prestation restera classique, sans emballement particulier, mais ce n’est pas vraiment ce que l’on attend.
Ce que l’on attend, et que l’on aura, c’est ce déluge de sons et rifts en tout genre jusqu’à l’enivrement.
On s’y perd.
Shannon impressionne et sans doute fait également un peu peur : l’univers qu’elle expose est malgré tout assez difficile d’accès. Tout semble si personnel, et pourtant rien n’est exposé au public à part des mélodies/uppercuts qui peuvent devenir stridant(e)s et des paroles qui sont aussi souvent criées que chantées. Et ce ne sont pas les petits « thank you » murmurés de temps à autres qui détendront l’atmosphère.
Même avec les petites caresses de ses morceaux plus calmes et pop joués à l’orgue électrique, la très dérangée songwriter réussit à maintenir cette tension.
Shannon Wright prend clairement son public à la gorge avec ses mélodies torturées et son chant schizophrène. Cependant le public présent ce soir n’est pas là par hasard, attentif et ne prenant pas peur. Les applaudissements sont nourris à l’issue de ce festival de montagnes russes soniques.
Toujours aussi mystérieuse, force est de reconnaitre qu’elle maîtrise l’art et la manière de dire des choses aussi essentielles que très dures en 3 minutes chrono, que ce soit en s’énervant sur sa guitare ou en restant prostrée sur son orgue. Plus que jamais à voir en live si vous appréciez déjà la dame sur disque, et sinon nous vous conseillons de prendre la peine (et surtout le temps) de la découvrir, ça en vaut la chandelle. Des songwriters de cette trempe, mine de rien, ça ne court pas les rues.





















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