Dan Deacon | Divan du Monde |19.02.2015

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Pour la sortie de son dernier album, Gliss Riffer, le bon Dan renvoyait récemment forte chaleur et promesse de folie dans la salle du Divan du Monde, mercredi dernier. Retour sur ce concert qui, comme une grande partie de la musique de l’américain, capturait les émotions et les écrasait puissamment sous une tornade de bordel peinturluré de fulgurances matricielles.

dan deacon 2

Dan Deacon jette sans sourciller une forte dose de joie dans l’assemblée. Sa musique éclabousse littéralement tous les murs de la salle, elle les repeint d’une multitude d’hystériques couleurs, de celles qui éblouissent et subjuguent avec la force et la facilité de violents néons, révélant la pleine lumière au milieu d’une nuit terne et noire. A tel point que cette vertigineuse dégringolade de sons forts, fermes et compacts caresse parfois l’informe et le décadente sensation d’un immense aggloméré de bordel dont il est parfois difficile de distinguer les aspérités comme les finesses d’un art qui ne semble, de toute façon, voué qu’à foncer tête baissée dans la foule pour lui livrer d’intenses monuments de compagnonnage.

dan deacon

Cette musique possède toutes les qualités d’une drogue : c’est fort, rapide, violent, immédiat et jubilatoire, mais on sent parfois souffler comme un creux trop ouvert derrière l’immense comme épileptique façade musicale que Deacon bombarde à la joie de vivre et aux nouilles en salade. Heureusement, le gros Dan dispose de cette fatale qualité d’apporter bonheur et plaisir à toute une salle probablement décidée à se lancer dans les pires souillures d’âmes, et le bonhomme usera de toutes ses astuces, artifices et formules habituelles pour monter et mener la foule vers un état de transe-laser plastique et cosmique, notamment à base de duels de danse, de cercles de pensées et d’infamantes pertes de self-control.

On notera tout de même une légère perte d’intérêt par rapport à la fois précédente, au Trabendo, où l’apport ultime d’une paire de batteur possédait l’évidence d’un intérêt aussi visuel que percussif. Le jeu de lumières mis en place pour le concert ne suffit qu’en partie à élever les possibles, puisqu’il franchira à plusieurs reprises les limites de l’épilepsie sans pour autant décupler le plaisir enregistré : on se prend à rêver secrètement de la présence de tous les potes de Dan sur scène, comme l’enragé l’avait déjà fait lors d’une de ses pleines prestations, au pays. Un bon concert, donc, mais qui n’atteindra pas certains points de démence qu’on avait pu observer par divers endroits du pays de France lorsque celui-ci y était passé.

Crédit photo: Clem Divan

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