Au Grès du Jazz 2014 | La Petite-Pierre

par Léna| mise en ligne le Jeudi 21 août 2014

Catégories : Concert

Trois jours au festival à la douzième édition d'Au Grès du Jazz à La Petite-Pierre (67), dont l'affiche variée proposait de grands noms du genre.

Il faut l’avouer, Discordance n’a pas l’habitude de couvrir un festival de jazz. Avec les grands noms à l’affiche cette année (au) Grès du Jazz à La Petite-Pierre, ça ne se refuse pas. Nous avons choisi de couvrir les trois derniers jours pour leur diversité musicale : The Cookers, Michel Portal/Vincent Peirani, Avishai Cohen Trio et Gregory Porter, qu’on ne présente plus.

Au Grès du Jazz est né, il y a douze ans, et le festival proposait majoritairement du jazz manouche. Aujourd’hui, l’organisation nous présente, à notre plus grand bonheur, d’autres courants. Certains d’entre eux sont des pointures du milieu, qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Situé dans les Vosges du Nord entre l’Alsace et la Lorraine, La Petite-Pierre a son charme. Son cadre montagneux se veut chaleureux. C’est à cette période de l’année que festivaliers et randonneurs se rencontrent dans les restaurants du village, en attendant l’heure d’un concert programmé.

Vendredi 15 août, 21h : The Cookers

Cette année, La Petite-Pierre se confronte au soleil, à la pluie, mais aussi au froid, toujours dans la bonne humeur musicale. Ce soir, le concert des Cookers a lieu exceptionnellement dans le centre culturel du village.

Le groupe réunit des musiciens ayant côtoyé des légendes d’antan et d’aujourd’hui comme Herbie Hancock, Art Pepper ou encore Max Roach. C’est David Weiss, au saxophone sur scène, qui a pris l’initiative de les réunir pour enregistrer des disques et partir en tournée. Ils sont au nombre de cinq : George Cables au piano, Billy Harper au saxophone, Billy Hart à la batterie, Eddie Henderson à la trompette et Cecil McBee à la contrebasse. Cette année, le saxophoniste Jaleel Shaw vient donner un petit coup de jeune. Chacun d’entre eux est merveilleux dans son rôle, apportant sa pierre à l’édifice. Musicalement très bons, néanmoins physiquement, on les trouve fatigués ce soir. Seuls George Cables et Billy Hart ont de l’énergie à revendre. Les musiciens étant septuagénaires pour la plupart, on peut les comprendre.

Samedi 16 août, 17h : Michel Portal/Vincent Peirani

Cette fois, nous avons le plaisir d’écouter un duo saxophone/clarinette par Michel Portal et accordéon par Vincent Peirani. En plein air, sur la place Jerri Hans, ils nous emmènent loin. Loin, dans un monde rempli de poésie et d’humour. Concert coloré où la brise du vent et une chenille s’invitent entre une histoire de parapluie et une Valse pour Michel P. À 78 ans, Michel Portal semble être toujours énergétique. Une découverte pour Discordance.

Samedi 16 août, 21h : Avishai Cohen Trio

Il n’est pas encore 21h, que le public a bien du mal à se trouver une place où s’asseoir à cause de l’affluence, et ce malgré le froid. Accompagné de Nitai Hershkovits au piano et Daniel Dor à la batterie, c’est un régal d’apercevoir Avishai Cohen jouer sur sa contrebasse. Le musicien est littéralement amoureux de son instrument et ces deux là ne font qu’un. Nous voyageons jusqu’au Moyen-Orient avec toujours autant de poésie. Avishai marie à merveille des sonorités venues des quatre coins du monde. Nous aurons le plaisir de reconnaître Signature, l’une des musiques les plus appréciées de l’artiste et El Hatzipor d’après un poème de H. N. Bialik. Captivé par ce mélange sonore, on a bien du mal à le quitter des yeux. Discordance a eu LE coup de cœur « live » pour ce contrebassiste israélien.

Dimanche 17 août, 17h : Gregory Porter

Pour le dernier jour, le soleil est au rendez-vous. C’est avec émotion que Gregory Porter nous donne du baume au cœur, le festival touchant à sa fin. Les musiciens sont toujours aussi impliqués. Gregory aussi. Discordance a beau redécouvrir pour une deuxième fois Wolfcry au piano/voix, elle nous donne toujours autant la chair de poule. Pas un bruit ne circule dans le public.

Le Jazz revigore

Que dire ? Tout le monde n’aime pas le Jazz mais il vaut la peine de l’écouter, ne serait-ce que pour se forger une opinion. Nous avons découvert un site formidable, ce petit village nous a ravit. Nous espérons que le festival continuera sur sa lancée et surtout qu’il ne change rien. Petit festival mais ambiance intimiste… On s’y sent tellement bien !

Crédit photos : Léna T.