Terminal Cheesecake + Ddent | l’Espace B | 07.10.14

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Les immenses Terminal Cheesecake, après avoir éliminé toute trace de vie lors de leur passage au Sonic Protest en avril dernier, revenait bonhommement quadriller la zone Espace B d'un massif et lourd châtiment. Le groupe, dont le nouvel album est censé pénétrer notre espace-temps aux alentours de l'année prochaine, n'a, comme d'habitude, pas fait dans la demi-mesure, pourchassant sans cesse ce céleste dessein qu'est l'état de défonce ultime: le Blowhound.

Terminal Cheesecake cogne une sélection de riffs épouvantablement saturée. Cela navigue dans d’immenses brouillards de larsens, une cascade d’électricité parfaitement aberrante, les yeux dans le vague d’une vapeur d’esprit, le sourire en coin, la volonté du damné. L’esprit vogue à travers de cosmiques élongations d’accords, tout se gonfle immédiatement dans le rouge, toujours à la limite d’une espèce de sale bordel éruptif et boursouflé. Tout est poussé jusqu’à l’extrême, jusqu’à cette espèce de folie destructrice et démesuré, sans limites, élargissant sans peine les abysses d’un brute et serein désintéressement pour la vie. Tout se perd dans un éclair d’une abrutissante lumière, jusqu’à s’évanouir, s’échapper, crier, hurler, pointer le doigt vers le ciel, sans haine ni violence. Simplement pour le pur et juste plaisir de s’oublier au sein d’une assourdissante descente de terreur.

Ils n’ont pourtant pas des têtes de tueur, une série de potes qui s’amusent à cracher quelques méchants blocs de bruit tout en en rigolant avec l’aisance et la confiance de l’illuminé, de celui qui aime à tranquillement se dissoudre dans une massive et crasse prise d’oscillation infinie. La setlist couvre la plupart des albums des anglais, Blowhound, notamment, démolit facile le public en y déversant par à-coups scélérats une pluie perfide et discontinue d’intenses et traumatiques secousses sismiques. Toute cette déraison sonore s’accompagne d’un délire visuel certain, entre la perruque de Smith, le sombrero de Francis et l’espèce de crème glacée gonflable qui parade d’un bout à l’autre de la salle, l’ensemble du concert prend des allures plaisantes de rite mongolo-païen relativement apocalyptique.

Ddent ouvrait la soirée, groupe parisien dont le premier EP vient juste de sortir, et cela était, ma foi, tout à fait convaincant. Musique lourde, lente et aérienne, qui avance sobrement vers un déluge d’électricité toujours plus intense.

Crédit photo: Véronique Fabre

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