Premier bon point de la soirée, le groupe qui ouvre n’est autre que Las Aves, nouveau projet des Toulousains The Dodoz qui nous avaient gratifiés d’un très bon album en 2012. Moins rock, Las Aves nous a cependant arrosés ce soir d’une pop très énergique et rafraîchissante. Peut-être pas une musique aussi explosive qu’avant, mais nos oreilles sont restées attentives pendant les 30 petites minutes de leur set teinté de sonorités ensoleillées, électroniques et parfois légèrement psychédéliques. Un nouveau départ prometteur.
Le temps d’installer tout le matos que vient le tour de The Dø, que nous voyons pour la huitième fois sur scène depuis leur début en 2008. Première fois cependant pour cette tournée puisque leurs précédentes dates ont affiché complet à Paris très (trop ?) rapidement. Si nous n’avions pas adoré le dernier album, il ne fallait pas oublier que la grande force du groupe, c’est qu’ils sont incroyables en live.
Le show démarre doucement et calmement avec A Mess Like This qui permet de mettre en avant la première force du groupe, la très belle et touchante voix d’Olivia. Après la mise en bouche, le top départ est lancé avec Keep Your Lips Sealed, Olivia tombe le manteau, prend une baguette : le son et les lumières peuvent monter.
Pris dans une faille spatio-temporelle ouverte par une succession parfaite des chansons, sans temps mort, enrichie d’une mise en scène étudiée, le concert d’une heure et demie passera à une vitesse folle. On y entendra forcément les nouveaux morceaux mais également quelques extraits des précédents disques ainsi que le désormais single culte de leurs débuts On My Shoulders, qui permettra au public de se retrouver presque en tête à tête avec Dan et Olivia dans une montée en puissance à la fois très rock et électro. Le groupe arrivera même à rendre encore plus tribale la déjà tribale Slippery Slope et rendre toujours plus puissante la pourtant calme Dust It Off.
Parce que l’autre grande force du groupe, et qui nous fait revenir autant de fois, c’est bien leur capacité de renouvellement perpétuel. Le groupe améliore sans cesse ses anciennes chansons, accentue leurs qualités, mais ce n’est pas juste meilleur ou non, c’est différent tout en restant fidèle. Le groupe se réinvente. Nous avons bien dû entendre depuis leur début au moins 4-5 versions différentes des chansons de A Mouthful, au moins 3 de celles de Both Ways Open Jaws. Même les chansons récentes ont droit elles à un nouveau traitement, toujours sublimées par la mise en scène.
C’est d’ailleurs sur ce point que la plus grande évolution a été faite par rapport aux tournées précédentes. Olivia, plus qu’auparavant, est la star de la soirée. Habillée de rouge, toujours en mouvement, elle illumine la scène autant par sa voix inimitable, douce et puissante que par son énergie. On ne voit qu’elle sur scène. On regrettera le fait que Dan passe toujours plus en retrait à chaque tournée mais il fait avec ses musiciens un travail toujours plus précis.
Bref, huit fois, toujours autant de plaisir, toujours plus génial, toujours en évolution: peu de groupe peuvent s’en vanter mais The Dø, oui.
Crédit photo: Cédric Oberlin


































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