Shield Your Eyes - Drill Your Heavy Heart

Shield Your Eyes pue la classe, tranquille, sans forcer, semblant comme cet ami quelque peu solitaire, taciturne, qui flotte dans l’air, comme un nuage, qui mate ses pompes, l’air de ne vouloir pas trop en faire et le désir d’éviter le tumulte des choses. Du genre discret, passe-partout, sans esbroufes, mais qui, à chaque fois qu’une idée est formulée de sa part, atteint avec la plus naturelle des convictions le ciel pur, bleu et sans ambages de l’éclatante Vérité. Ce genre de personne qui affiche quelques fois une espèce d’élégance décalée, un peu instable, assez cachée, et qui renferme en lui-même les éléments d’un rêve électrique, l’énergie de la tendresse, et la mélancolie du temps qui passe.

Shield Your Eyes est un trio anglais, de Londres, et mitraille depuis six albums - dans la plus injuste et criminelle indifférence - un blues cinglant, taillant souplement toute forme de vie avec l’aisance et la grâce si évidentes de ceux qui ne se posent pas de questions, qui ne s’en posent plus depuis longtemps, et qui préfèrent s’enfoncer peu à peu dans cet amas bouillonnant de larsens, se replier doucement dans ce monde un peu absent, s’évanouir lentement à travers les criailles rauques et éraillés de Stef Ketteringham, le bonhomme derrière le micro. Le titre exposée ci-dessus se nomme Drill Your Heavy Heart, il ne fait évidemment pas dans la dentelle, et magnifie sans détours la musique de ces trois anglais, donnant d’autant plus de très légitimes raisons d’aller les voir sur la scène de la Ferme Electrique, début juillet. Nous y serons, d’ailleurs, pour également mirer le reste d’une programmation riche, et l’on propose pour le coup une paire de pass 2 jours par-là.

Crédit photo Shield Your Eyes: Hazam Modoff

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