Selon une source interne, Le Point aurait reçu du ministère du Travail des injonctions de la police, lui ordonnant d’effacer les deux commentaires suivants qui avaient été déposés par deux internautes à la suite d’un article paru sur le site du journal et jugés désobligeants envers l’Inspection du Travail :
- « Je suis chef d’entreprise. J’ai peur. La Stasi de l’Inspection du travail peut débarquer à tout moment »
- « Quelles sont les sanctions prises à l’encontre de cette inspectrice du travail » (?) qui a fait passer ses convictions politiques/syndicalistes avant la justice ? »
La direction du Point a refusé de coopérer, invoquant la liberté d’expression, mais aussi l’irrégularité de cette procédure, hors de tout processus judiciaire. La police s’est alors adressée à la société SDV, le prestataire technique du journal, qui sous la pression a effacé les deux commentaires litigieux.
« À la première lecture, je me suis demandé si votre journal n’était pas en avance. Mais non, nous ne sommes pas le 1er avril ! », écrit ce lecteur du Point.fr dans la colonne commentaire de l’édito de FOG. Nous ne sommes pas en 1984, non plus. Pourtant, il existerait une Police de la Pensée qui se donnerait un mal de chien pour effacer deux malheureux commentaires. Ahurissant.
Au siège du Point, des discussions seraient en cours sur la possibilité d’attaquer le ministère du Travail en justice. Ils auraient d’ailleurs raison de le faire, car ces méthodes ressemblent plus aux pratiques de base des états totalitaires qu’à ceux d’une démocratie.
[EDIT 21.03.2011] Après avoir contacté la société SDV, il semblerait que les commentaires aient été effacés suite à une injonction judiciaire et non, comme cela a été écrit précédemment, hors de tout processus judiciaire.
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Édito de Franz-Olivier Giesbert publié le 18 mars : http://www.lepoint.fr/editos-du-point/franz-olivier-giesbert/la-loi-du-baillon-17-03-2011-1307592_70.php