Elle écrivait des poèmes et des nouvelles sous le nom délicat de Satinella, des textes avec une obsession récurrente analogue à celle de Gainsbourg : les lolycéennes. Et pas les lolilol, ça c’est encore autre chose. A l’époque, elle laissait entendre que son premier roman s’appellerait Chair obscure . Finalement le premier livre de Satinella c’est Le coeur à genoux, et pour l’occasion, elle a repris son nom : Alexandra Geyser .
Un kaléidoscope de textes qui reprend pour l’essentiel tout ce qui faisait tout le miel de « Slave to love »: la fascination des très jeunes filles aux longues jambes et un goût prononcé pour la provocation séductrice. Des poèmes sensuels qui répondent aux courtes nouvelles, peuplées de chieuses qui exigent qu’on leur offre des gaufres au sucre roux, qui se jouent des tabous - même l’inceste - qui embrassent et font l’amour en mille couleurs et mille sensations.
La plume d’ Alexandra Geyser est séduisante, ses mots des bibelots assemblés avec art et Le coeur à genoux ne manque pas de charme. Ce petit livre que l’on peut presque ouvrir à n’importe quel endroit et le lire comme un puzzle serait parfait, s’il n’y avait la trop grande évidence de son côté très bonbon. Alexandra Geyser cisèle ses métaphores avec force sucre et biscuiterie, affute des miniatures ravissantes, mais la forme même de ces textes courts qui tournent autour des mêmes thématiques accentuent une impression de quelque chose de franchement répétitif là où l’on aurait préféré parler de récurrence. Comme ces sacs de Haribo dans lesquels on se doit de ne piocher qu’avec parcimonie sous peine de frôler l’overdose, on a plus de plaisir à déguster Le coeur à genoux par à-coups qu’à le lire d’une traite.
Le goût de revenez-y est là en tout cas. Mais il reste cette envie de voir si Alexandra Geyser publiera un jour un roman un peu moins en façade, Chair obscure par exemple. C’est tout ce qu’on lui souhaite.
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En savoir +
Le coeur à genoux, Alexandra Geyser, Stéphane Million Editeur, 2009, 130 pages
Après plusieurs mois de fermeture, Alexandra Geyser a rouvert son blog « Slave to love » :
http://slave-to-love.blogspot.com/
Alexandra Geyser est également photographe. Pour visionner ses photos, suivez ce lien :
http://www.flickr.com/photos/alexandrageyser/sets/
A propos de l'auteur

AK a écrit :
Je n’ai pas lu ce livre, la petite framboise est craquante (il faut oser une couverture pareille!). J’ai été vraiment éblouie par son blog découvert en juillet dernier, par ses écrits d’une rare maturité. Un bonus agréable quand on parcourt ses textes torturés et fiévreux, de visualiser une si jolie jeune fille. Et je ne suis même pas bi! C’est tout dire…
Dahlia a écrit :
Le livre reprend beaucoup de textes de Slave To Love et certains qui avaient été publié dans la Revue Bordel, si vous avez aimé, c’est idéal si vous souhaitez les lire ailleurs que derrière un écran et à pouvoir emporter partout en un seul volume
« Et je ne suis même pas bi ! C’est tout dire… »
Là par contre je ne vois pas le rapport. S’il fallait vraiment être bi pour apprécier la beauté des deux sexes, la vie serait vraiment mortellement ennuyeuse
buzz a écrit :
Pour mieux comprendre le personnage: http://www.youtube.com/watch?v=7lX5KNkLuuE
Dahlia a écrit :
C’est sa fille???? Woputin quelque part, oui ça aide à mieux cerner certains aspects de son travail… En même temps, j’avais que ça m’avait intrigué qu’elle soit photographiée par Pierre Woodman sur la quatrième de couv’ (le pape du porno des filles de l’est keu même), même si je m’étais interdit de faire la remarque…