Bonheur fantôme - Anne Percin
Pierre a décidé de tout plaquer, Paris, ses débuts dans le mannequinat, le couple qu’il forme avec R.. tout comme il a décidé quelques années plus tôt d’arrêter brusquement sa thèse sur Simone Weil . A 28 ans, il se met au vert, dans un village de La Sarthe, rompant radicalement avec son style de vie précédent.
Est-ce un retour aux sources pour lui que cette vie simple, rugueuse ? Un besoin de s’isoler ? D’écrire sa biographie sur Rosa Bonheur, la peintre qui au-delà du bon goût et des moeurs du dix-huitième siècle a eu le courage de vivre son homosexualité et de peindre les vaches comme elle les voyait, modestement, mais avec sentiment ?
Ce qui fait le délice de ce Bonheur fantôme, c’est l’écriture d’ Anne Percin, sensible, directe qui accompagne son personnage et l’aide à trouver sa vérité. C’est précisément dans cette campagne pesante et boueuse, entouré de taiseux qui le renvoient à sa propre solitude, que Pierre va toucher le fond, puis la grâce.
Le roman est ponctué de petites phrases-clés, qui rythment la narration : « . l’art est un masque. C’est le masque qui rend acceptable, tolérable, visible, appréciable même peut-être, pour la société, une singularité qui normalement, vous condamne à en être rejeté ».
Chacun trouvera son bonheur dans ce Bonheur fantôme et sera touché par la plume d’ Anne Percin, déjà connue pour ses livres jeunesse et qui signe ici un premier roman juste, fort et universel.
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Bonheur fantôme, Anne Percin, Editions Le Rouergue, Collection La brune, 220 pages
lucille faye a écrit :
Je viens de terminer « Bonheur Fantôme » et j’ai aimé y retrouver les personnages du roman jeunesse « le point de côté » de la même Anne Percin…